L’AGEFI – Franck Joselin
20 février 2023
La banque a publié un bénéfice record de 507 millions d’euros en 2022. L’année qui verra le départ de son emblématique directeur Olivier Klein risque d’être plus difficile.
On ne change pas une équipe qui gagne. Pourtant, après dix ans à la tête de la Bred, la plus importante des Banques Populaires du groupe BPCE, Olivier Klein devra passer la main, son mandat arrivant à échéance le 31 mai prochain. Mais il n’y a pas de raison pour que la stratégie mise en place par le dirigeant change radicalement. En dix années, le produit net bancaire de la Bred a bondi de plus de 80%, passant de 900 millions d’euros en 2012 à plus de 1.630 millions en 2022, un record. Son résultat net a été multiplié par 2,8 fois sur la même période, passant de 180 millions d’euros à 507 millions, là aussi le niveau le plus haut jamais atteint.
Outre cette croissance, la banque met aussi en avant son efficacité opérationnelle. Son coefficient d’exploitation, mesuré par le rapport entre les coûts et les revenus, reste un des meilleurs du secteur à 54,1%. A titre de comparaison, le coefficient d’exploitation du groupe BPCE dans son ensemble grimpe à 70,3%.
Pour arriver à ce résultat, la Bred a, depuis plusieurs années, pris le contrepied de beaucoup d’établissements bancaires. Alors que ceux-ci étaient concentrés sur la réduction de leurs coûts, « nous n’avons pas besoin de rogner sur les charges », assure Olivier Klein, considérant que ces coûts « sont les moyens qui nous permettent d’augmenter davantage notre PNB ». Ensuite, plutôt que d’essayer de créer ou de racheter une banque digitale, Olivier Klein a pris le parti de développer ce qu’il appelle une « banque sans distance ». Même si l’établissement a développé les outils digitaux pour ses services au quotidien, les agences restent au cœur de la relation client via un système de prise de rendez-vous. Cela lui a permis de profiter du mouvement de rationalisation du nombre d’agences bancaires engagé par de nombreux concurrents.
Malgré cette organisation, la Bred, s’attend à des prochains mois plus difficiles, comme l’ensemble du secteur. Le coût du risque avéré sur encours, qui est resté à un niveau historiquement bas de 0,2% en 2022, devrait sensiblement remonter. La banque s’attend à ce qu’il rejoigne progressivement sa moyenne de long terme, aux environs de 0,3%. Malgré la remontée des taux, favorable aux banques sur le long terme, le nouveau dirigeant de la Bred qui prendra ses fonctions au printemps pourrait bien avoir à présenter, pour ses premiers résultats annuels, des chiffres un peu moins flatteurs que ceux d’aujourd’hui.
Franck Joselin